ZIAMA MANSOURIAH

ZIAMA MANSOURIAH

SLIMANE ZEGHIDOUR Enfant d'Erraguene

 SLIMANE ZEGHIDOUR Enfant d'Erraguene
SLIMANE ZEGHIDOUR Enfant d'Erraguene :

Camp de regroupement" (SAS) d’Erraguene (Jijel)


« Je suis né dans un hameau de Petite Kabylie à la veille de la Guerre d’Algérie. A cette époque, au vu des circonstances, on nous a sorti de nos petits villages, selon la vieille théorie de Mao : la population, c’est l’eau où vit le poisson – les combattants – donc si on lui retire l’eau, on l’étouffe. Près de 2,5 millions d’Algériens ont été déplacés dans un millier de camps dispersés à travers le pays. »

Slimane Zeghidour a donc grandi pendant toute la guerre dans un camp de regroupement de 6000 personnes, entouré de fils barbelés électrifiés, et soumis à un couvre-feu. Cependant, malgré cet exode forcé (les populations, vivant essentiellement de l’agriculture, ont dû abandonner leurs terres), il retient surtout deux nouveautés dans la vie de ces paysans : le médecin, et l’école.

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« J’ai pu être sauvé de la tuberculose par des médecins militaires. Et j’ai appris à lire et à écrire, ce qui m’a permis de devenir celui que je suis aujourd’hui. Après les militaires qui ont fait office d’instituteurs au début, madame Cabanal-Victor est venue de métropole pour nous instruire. »

Cependant, le paysage où se dresse le camp, planté dans une cuvette constituée de collines, de rivières, de bosquets,… est inondé par 230 millions de mètres cubes d’eau, peu de temps après la fin de la guerre, pour alimenter un barrage hydroélectrique. « Depuis ce moment là, je n’ai pas arrêté d’être obsédé par l’idée de retrouver ce paysage merveilleux. »

Mais un reportage pour le magazine Géo publié en février 1991 va lui permettre de concrétiser son rêve : « Dans le corps du dossier de 20 pages que j’avais réalisé sur ma région d’origine, j’avais glissé un message subliminal : « Il m’arrive de souhaiter qu’un militaire en poste là-bas m’écrive en me disant qu’il est possession de photos de ces paysages engloutis. » 3 semaines après, Philippe Gautier, agriculteur du côté de Chartres, m’envoie 60 diapositives du camp, en couleur. Il y avait nos baraquements, le camion de mon père, mes tantes, mes cousines,… »

(echo de jijel)





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